Tôt ou tard s’en aller
Par les ruisseaux devant nous.
Jusqu’au milieu d’une mer quelconque,
Sur le pont brisé d’une jonque,
On va tôt ou tard s’en aller.
Quelques vestes froissées,
Quelques cartons en morceaux
Dans les brouillards huileux de la nuit.
Juste nos corps frileux endormis
Sur quelques vestes froissées.
J’avais des rêves pourtant,
J’avais des rêves…
J’avais des rêves pourtant.
Voir les trains s’éloigner,
Les plafonds chargés de bijoux.
Et tous ces gens attablés, heureux.
Et nous, sur les bas-côtés, fiévreux
De voir les trains s’éloigner.
Quelquefois les enfants demandent :
« Comment fait-on pour finir ici ? »
Sans doute, je dormais sur une feuille,
Et l’automne m’a surpris !
J’avais des rêves pourtant,
J’avais des rêves…
J’avais des rêves pourtant.
Mais, tôt ou tard s’en aller
Par les ruisseaux devant nous.
Jusqu’au milieu d’une mer quelconque,
Sur le pont brisé d’une jonque,
On va tôt ou tard s’en aller.
Tôt ou tard s’en aller.